Développer des compétences de locuteur en langues

Depuis ses débuts dans les années 1990, l’enseignement des langues a bien évolué. D’initiation, il est devenu apprentissage, et a pris sa place à part entière dans les programmes. Progressivement, il s’est étendu à tout l’élémentaire et ses connaissances sont désormais validées enfin de CM2 sur un plan européen par l’obtention du niveau A1.

Les réalités de l’enseignement
Mais comment rendre l’apprentissage d’une langue à la fois ludique et performant quand une séance s’effectue en classe complète, que les enseignants bien souvent ne sont pas des spécialistes de la langue enseignée, et que pratiquement aucun autre “bain” linguistique n’existe en dehors de l’école ?
À cela s’ajoute “l’intérêt international” ou les enjeux futurs de la maîtrise d’une langue qui ne sont pas encore perceptibles pour un enfant de primaire. En effet, “chez les enfants, il n’y a pas de motivation a priori […]. Les enfants apprennent une langue par obligation, pour faire plaisir aux parents […] apprendre des choses, pour jouer, pour parler avec des gens”, rappelle Sophie Rosenberger (Guide pour enseigner l’anglais à l’école élémentaire – cf. Outils, p. 23).
Partant de ce constat, il est donc très important d’optimiser au maximum les 54 heures annuelles obligatoires, en les rendant les plus “actionnelles” possibles. Et surtout, faire en sorte que les élèves communiquent le plus possible dans la langue étrangère.

En pratique
Pour favoriser au maximum la prise de parole, une séance de 45 minutes doit d’abord être focalisée sur les temps d’échanges. Les rituels, les rebrassages et l’introduction de la nouvelle structure (teaching) sont autant d’activités qui permettent à tous les élèves de s’exprimer en contexte classe, tandis que les activités de manipulation des nouvelles structures  (learning) pourront s’effectuer en plus petit groupe.
Il existe un nombre important de jeux et d’activités utilisables en classe : jeu du Simon says, jeu de kim (on cherche la carte manquante), le bingo, jeu du snap (par deux, en réutilisant les images vues en classe, les enfants ont les mêmes, cartes retournées, ils en retournent chacun une en même temps, si c’est la même, le premier capable de dire le mot correspondant en anglais gagne les cartes), les activités d’enquêtes, les jeux traditionnels : Snakes and ladders, What time is it, Mr Wolf? Etc.

Susciter l’envie de parler
Enseigner une langue à l’école doit signifier donner l’envie, faire acquérir une facilité à mobiliser ses compétences acquises au service de la communication. Il est important que les élèves réalisent qu’apprendre à parler une langue ne nécessite pas une connaissance spécifique (grammaire, vocabulaire...) très étendue de cette langue mais principalement une grande faculté à réinvestir oralement ce qui est déjà connu dans un contexte approprié. Ils ne doivent donc pas avoir peur de “l’erreur”, de la phrase incorrecte, et les décomplexer doit commencer très tôt : 70 % du langage est non verbal, il faut...