J’ai testé pour vous – Aménager les espaces pour mieux apprendre Recommandé
Description
Edit du 15/03/2018 : Je fais remonter cet article car je participe au rallye-liens organisé par La maternelle de ToT sur « Des espaces pour apprendre autrement » !
Depuis la rédaction de ce 1er article, j’en ai en effet écrit plusieurs autres pour détailler mon fonctionnement. Vous trouverez en fin d’article les liens vers ces différents articles !Bonjour tout le monde, aujourd’hui, pas de ressources mais une longue réflexion pédagogique que j’ai entamée cette année avec mon arrivée en maternelle !
Cette année, comme vous l’avez peut-être lu dans d’autres articles, je suis en maternelle, avec une classe de TPS-PS-MS ! L’occasion pour moi de me plonger dans ce monde un peu à part de l’enseignement, où le jeu a une place très importante, où les enfants apprennent à se sociabiliser au milieu de leurs camarades, découvrent les règles de la vie en collectivité, construisent leurs premiers savoirs scolaires, base importante de leur scolarité.
Jusqu’à présent, j’ai fonctionné comme dans beaucoup de classes maternelles, sur le principe des ateliers : un atelier dirigé par la maitresse, un atelier semi-dirigé avec l’ATSEM, les autres groupes étant en autonomie.
J’avais déjà commencé à me pencher sur ce qu’on appelle souvent les ateliers autonomes ou ateliers type Montessori, au cours desquels les enfants choisissent eux-même une activité à réaliser. J’avais également fait le choix de supprimer la plupart des traditionnelles « fiches » de ma pratique pour laisser la place à la manipulation et aux apprentissages à travers le jeu.
Et puis, je suis tombée sur un ouvrage de Retz intitulé « Aménager les espaces pour mieux apprendre – A l’école de la bienveillance ».
Autant vous le dire, c’est assez renversant en terme de pratique, ça nous amène à revoir complètement notre conception de la classe, à accepter de « perdre le contrôle » sur ce que font les enfants à chaque instant, pour prendre du recul et du temps pour observer les enfants.
Je vous rassure (ou pas) tout de suite, je suis loin d’avoir tout mis en place et d’avoir quelque chose de très calé qui tourne ! Cependant, je me suis dit que le meilleur moyen d’y arriver c’était de me lancer et d’expérimenter, sans bouée ni brassards, en réajustant petit à petit ! Ça a un peu déboussolé mon ATSEM qui a tout de même 40 ans de maternelle derrière elle, mais en petite perle qu’elle est, elle m’accompagne dans l’aventure, sans râler et avec le sourire ! Nos échanges sur ce qui marche, sur ce qui ne marche pas m’aident beaucoup à réajuster chaque jour et chaque semaine ! Petit à petit, des choses se mettent en place et commencent à marcher.
Et les enfants dans tout ça me direz-vous ? Eh bien, c’est eux qui semblent le moins perturbés, ils s’adaptent très bien, sont curieux de ces changements et remarquent les moindres nouveautés et s’y investissent rapidement !
Alors après tout ce blabla, je ne vous ai pas encore dit grand chose. Dans cet ouvrage, on nous propose d’oublier le fonctionnement en ateliers et de concevoir la classe en terme d’espaces. La réflexion est même proposée au niveau d’une école entière (maternelle) pour revoir complètement l’aménagement des locaux, des classes. Cela va très loin mais je trouve que c’est passionnant !
Me concernant, j’ai tous les niveaux de la maternelle (à part les GS, mais qui pourraient se joindre à nous sur ces moments-là). J’ai également la chance d’avoir une très grande classe.
Le dispositif proposé, pour reprendre les termes de l’ouvrage, implique de :
- Favoriser les « pôles d’attractivité » qui créent un environnement propice aux découvertes
- Laisser l’enfant circuler librement au sein de ces espaces aménagés où tout est mis en œuvre pour répondre à ses besoins
- Le laisser s’exercer, dans chaque espace, selon le temps qui lui est nécessaire (c’est un peu ce qu’on retrouve dans le principe des ateliers Montessori, où certains enfants peuvent passer beaucoup de temps sur la même activité, parce que ça les rassure de réussir, parce qu’ils aiment bien…)
Voici les espaces proposés :
- L’espace jeu d’imitation
- L’espace jeux de construction
- L’espace motricité fine
- L’espace marionnettes
- L’espace graphisme
- L’espace sensoriel
- L’espace moteur
- L’espace maths
- L’espace sciences
- L’espace bibliothèque
- L’espace repos/intériorité
- L’espace écoute
- L’espace regroupement
- L’espace lettres/écriture
En gras, ce sont les espaces que j’ai essayé de mettre en place dans ma classe. Pour l’instant, la plupart de ces espaces sont en découverte/manipulation libre. Le temps de mettre en place ces espaces, nous avons encore un peu fonctionné en ateliers avec mon ATSEM et nous avons observé leur façon de fonctionner. C’est une sorte de période hybride . Aujourd’hui, nous commençons à investir ces espaces avec les enfants. Alors que le premier jour, tous les enfants étaient dans les espaces jeux de construction et jeux d’imitation, nous les avons vus petit à petit se répartir dans les différents espaces, par petits groupes de 2 ou 3. Premier effet : une classe beaucoup plus calme, quasiment plus aucune dispute sur les poupées ou les jeux, une véritable implication dans les activités menées.
A présent, je vais essayer de détailler un peu plus mes tâtonnements, mes espaces. Je vous l’ai dit, je me suis lancée dans l’expérience sans attendre d’en maitriser les tenants et les aboutissants, sinon, je pense que je ne me serais jamais lancée ! Je vous propose donc dans cet article de simplement participer à ma réflexion, je suis bien loin de proposer un modèle
L’espace regroupement
Celui-là, c’est le coin regroupement que nous connaissons toutes et tous : le matin on s’y installe pour quitter nos chaussures, mettre nos chaussons, mettre notre étiquette de présence. Mon ATSEM fait passer aux toilettes ceux qui sont prêts. Je prends ce petit temps en commun pour présenter une nouveauté dans un des espaces, pour dire aux enfants sur quels espaces nous serons avec mon ATSEM et ensuite, c’est parti, chacun va s’installer dans l’espace qu’il souhaite.
J’utilise cet espace également pour les petits rituels que j’ai gardés (la date, les chansons/comptines rituelles marquant les différents temps de la journée, les lectures offertes…)
L’espace repos/bibliothèque/écoute
C’est l’espace qui sert de dortoir l’après-midi. Le matin, j’y installe un coin écoute avec un poste et des casques. Afin de le rendre autonome, j’ai collé des gommettes sur les touches du poste pour permettre aux enfant de lancer la lecture, l’arrêter ou changer d’histoire. Je suis abonnée à la revue « Histoires pour les petits » de chez Milan qui propose tous les mois 3 petites histoires enregistrées sur CD. C’est ce que j’utilise pour l’instant. Les grands de la classe de CE2-CM1-CM2 devraient également nous enregistrer quelques albums de la classe que nous pourrions ajouter à cet espace. Petit à petit, les enfants apprendront à choisir l’histoire qu’ils veulent écouter et donc, à changer le CD (en en prenant soin !!! ^^).
Des matelas bien épais sont installés avec la petite bibliothèque sur roulette au milieu. Les enfants peuvent y regarder les livres, seuls ou à plusieurs.
Cet espace sert également de « zone d’intériorité », les plus petits ont parfois besoin de s’isoler du groupe, quand leurs parents leur manquent, de faire un câlin à leur doudou.
L’espace jeux d’imitation
J’y ai installé un coin « maison » avec le matériel de la cuisine (casseroles, assiettes, couverts, verres, divers ustensiles), une table et des chaises, les poupons (leurs poussettes, baignoire, vêtements).
L’espace jeux de construction
On peut y trouver des Kaplas, des Clipos, des Duplos, des Légos, etc. Au début, j’avais tout laissé (ma classe est une mine d’or de ressources) et je me suis rendue compte qu’il y en avait trop. Du coup au lieu d’utiliser les Légos pour faire une vraie construction, on retrouvait tout mélangé sur le sol et rien de construit. J’ai donc fait du vide et enlevé énormément de choses pour ne laisser que les Kaplas, les Légos et les Clipos.
L’espace graphisme
Sur un de mes murs, chaque semaine, j’installe une grande fresque vierge. A côté, sur de petites tables, je mets du matériel à disposition : une semaine, je leur ai proposé des feutres, des craies grasses et des crayons de couleur, la semaine suivante, des papiers de couleurs, des gommettes, des ciseaux et de la colle, des tampons et leurs tapis encreurs. En fin de semaine, la fresque est bien remplie, tout le monde y a apporté sa petite contribution. Nous les gardons précieusement pour garder une trace des évolutions ! Pour l’instant je pense rester sur un « thème » par semaine. C’est également dans cet espace que l’on travaillera le …