Les leçons du soir

Voici comment commence chaque journée dans ma classe : en arrivant dans le couloir, les élèves y laissent leur cartable et prennent leurs affaires de classe avant d’entrer : depuis que j’ai pris cette habitude, je trouve ma classe plus grande ! On y circule beaucoup mieux. Une fois assis à leurs places, on se dit bonjour et ils ouvrent leurs cahiers du soir pour y copier les devoirs.

J’ai pris soin d’écrire les leçons au tableau avant l’entrée des enfants. Généralement, il n’y a qu’une seule petite ligne à écrire : « Lire pages … – … » ou bien « Lire la fiche du son […].

Jusqu’au mois de janvier, nous collerons chaque lundi matin les devoirs de la semaine dans le cahier de leçons ou « cahier du soir ». Par la suite, les enfants copieront chaque matin leurs leçons. J’attends début janvier afin que mes élèves sachent écrire toutes les lettres que nous aurons appris à copier en cursive dans notre cahier d’écriture : cette année, j’ai choisi Mes cahiers d’écriture de Laurence Pierson chez MDI.

Mes progressions en écriture

Pendant que les élèves copient leurs devoirs, je fais les appels de présence et de cantine. Les enfants plus rapides à copier peuvent prendre leur manuel de code ou leur cahier de sons pour réviser la leçon de lecture vue la veille, pendant que les responsables s’occupent d’afficher la date. Lorsque tous les enfants ont copié leurs devoirs, je passe vérifier leurs cahiers pendant que les responsables énoncent la date et le programme de la journée affiché au tableau. Ces petits rituels du matin, qui ne durent que 5 à 10 minutes, assurent un début de journée très calme.

Le soir, il est essentiel que les enfants relisent la page du manuel de code ou la fiche du son étudiée pendant la journée. Plus tard, ils pourront revoir l’épisode de l’album découvert pendant la semaine.

Mes nouvelles fiches de sons

Chaque soir, une relecture de la leçon du jour est prévue, soit dans le manuel de lecture, soit dans le cahier de sons. Ce sont des syllabes, mots ou phrases que nous avons déjà longuement étudiés en classe durant la journée. Il est conseillé d’y consacrer 15 à 20 minutes en tout, avec patience et encouragement, et de façon régulière, chaque soir. On s’assure que l’enfant ne cherche pas à deviner ou à se rappeler les mots et les phrases lues en journée, mais qu’il déchiffre bien, en utilisant, surtout en début d’année, les arcs syllabiques du manuel.

Les lundis et jeudis soirs, les enfants relisent les deux pages du manuel de code ; les mardis et vendredis, ils revoient généralement la fiche du son. Le vendredi, j’ajoute une leçon de maths à revoir dans leur mémo.

Dans mon école, nous travaillons 4,5 jours. Côté devoirs, le mercredi est un jour de pause. J’invite les enfants qui le souhaitent à revoir les poésies, terminer leurs dessins ou revoir les lectures de la semaine : un épisode de l’album lu en classe, par exemple.

Certains enfants sont plus rapides que d’autres à effectuer leurs leçons : ils peuvent travailler le vocabulaire. Sur la page de gauche du manuel figure la maison du son et ses 20 mots à reconnaître et/ou lire : c’est une page destinée à l’acquisition d’un vocabulaire de base. Les parents peuvent alors proposer des devinettes : « C’est un objet. On le trouve dans la cour de l’école ou au parc. Les enfants s’amusent à glisser dessus » (un toboggan) ; ou une recherche de mots : « Trouve les figures géométriques dans la maison du son » (le triangle, le rectangle). 

Une petite mise au point sur les syllabes s’impose ! Au début du CP, on parlera de « syllabes orales » car les enfants ne sont pas encore entrés dans l’écrit. Le mot cinquante a deux syllabes orales. On demande aux élèves de claquer dans leurs mains pour dénombrer les syllabes d’un mot ; ils diront alors « cin-quante » en claquant deux fois, comme ils l’ont appris en maternelle, car le e final est muet.

Au second trimestre, les enfants sont entrés dans l’écrit et savent écrire en dictée les mots contenant les graphèmes étudiés en classe. Ils diront alors « cin-quan-te » en comptant la dernière syllabe même si le e final est muet à l’oral. On parle alors de « syllabes écrites ». Le mot cinquante a donc deux syllabes orales et trois syllabes écrites.

Pour faire ses devoirs le soir, l’enfant doit également apprendre à faire correctement son cartable !

Il lui faudra être très attentif au moment où, en classe, nous réunissons toutes les affaires qui seront rangées dans le cartable. C’est un moment collectif qui réclame une grande attention, à la fois auditive et visuelle, puisque nous listons oralement puis montrons un à un chaque cahier et manuel qui devra être emporté à la maison, et ramené sans faute le lendemain à l’école.

J’ai prévu des affiches représentant chacun de nos cahiers. Dès le matin, lors de la copie des leçons du soir, j’affiche au tableau les cahiers ou manuels à emporter le soir. Ainsi, à l’heure de partir, les enfants n’ont plus qu’à regarder ces affiches pour sortir leurs affaires.