Dès l’entrée à l’école, les stéréotypes se mettent en place. Certains parents regrettent d’ailleurs que leur fille ne supporte pas les robes ou s’étonnent que leur petit garçon file à peine déposé au coin cuisine sans un regard pour le circuit de voiture !
L’enseignant a donc un rôle dans la représentation de l’élève sur lui-même mais aussi face aux familles.
Des études ont mis en évidence que les filles ont une image négative d’elle-même concernant leur habileté physique mais supérieure pour la lecture. Les garçons voient plus l’école comme un lieu pour jouer et non comme lieu d’apprentissage.
A l’âge de trois ou quatre ans, les enfants développent une conscience de leur sexe. Il sera donc important pour l’enseignant de permettre aux filles et aux garçons de développer leur sens critique en les confrontant aux stéréotypes et en les amenant à découvrir d’autres activités qu’ils ne choisissent pas fréquemment.
1/ Une mission fondamentale de l’école
L’égalité fille garçon est la composante principale de l’égalité des chances garantie par l’Ecole aux élèves. Ce n’est pas seulement une question de féminisme ou de thèmes de société en vogue. Sur le site d'Eduscol un rapport signal l’obligation légale et ses enjeux dans la construction des élèves.
Le site internet, outils pour l’égalité filles/garçons propose des ressources et séances sur ce thème:
2/ Le rôle de la littérature de jeunesse
En maternelle, le contact avec la littérature de jeunesse est porteur d’apprentissage et de réflexion.
Beaucoup de publications de littérature de jeunesse visent à reproduire les stéréotypes des élèves : le héros essuie beaucoup d’aventures pour sauver une princesse fragile ou le personnage masculin est dessiné assis dans le salon avec son journal pendant que la maman cuisine pour les enfants.
Canopé propose une grille permettant aux enseignants de lire les ouvrages afin de viser les spécificités de chaque personnage et ainsi bâtir une séquence visant à impliquer garçons et filles :
Le lien avec la maison doit être développé, ainsi une réflexion sur les personnages et leur rôle est important. Il ne s’agit pas de ne plus étudier des contes ou des ouvrages proposant des héros garçons prêts à tout pour sauver les filles ! Ce sont des ouvrages patrimoniaux qu’il convient d’étudier avec une contextualisation. C’est là tout le rôle de l’enseignant.
Proposer des ouvrages dans lesquels les héros sont aussi bien des filles que des garçons permettra à chacun de s’identifier.
Cette ressource de Lea.fr propose l'étude d’un conte africain dont l’héroïne est une fille.
3/ L’égalité au sein de la classe
Les jeux symboliques constituent un espace privilégié pour permettre aux élèves de découvrir l'égalité de droit et de traitement en tant que fille et en tant que garçon : chacun a le même droit d'accès à tous les jeux et jouets. Une réflexion peut être menée en classe comme le montre le site du CLEMI.
Enfin, les coins peuvent être utilisés par tous, y compris le coin cuisine.
Edumoov propose une réflexion sur les tâches ménagères via papa et maman ours.
Ce film d’animation très courts pourra permettre d’aborder les stéréotypes sur les garçons qui réparent une voiture et être un sujet de discussion en classe entière ou par groupe de langage :
4/ une réflexion d’école
L’équipe pédagogique peut réfléchir à l’organisation de la cour de récréation et la place notamment des jeux de ballon. Les ateliers philo peuvent prendre une place dès la maternelle dans les progressions de cycle.
L’égalité fille/ garçon passe par une évolution des familles mais aussi des enseignants. En tant que professionnel, il faut s’éloigner des idées pré conçues telles que les filles sont des pipelettes, les garçons sont bagarreurs !
Alors exit les étiquettes de porte manteau rose et bleu et mettons Papa Ours en cuisine !
Caroline, conseillère pédagogique
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