Créer une mise en réseau d’album

Pourquoi une mise en réseau et quels objectifs ?

Lorsqu’on parle de mise en réseau, on vise plusieurs objectifs au-delà du contact avec les livres :

L’accès à une première culture littéraire par la lecture d’œuvre
La recherche de similitudes afin de définir les caractéristiques d’un auteur, d’un illustrateur ou d’une série (Petit ours brun, héros d’une série dans le cadre d’une mise en réseau sur un personnage ou Les poussins chez Claude Ponti).
La compréhension d’un univers d’auteur via le lien entre les différents albums qui va s’effectuer par reconnaissance de l’élève.

Le processus pour tout élève est alors le suivant : compréhension, interprétation, mémorisation.

Le blog d’Aliaslili propose un article intéressant du CASNAV sur le rôle de la littérature de jeunesse dans l’apprentissage de la langue.

On peut distinguer différents types de réseau :

Par genre (les contes, les récits en randonnée)
Par thème (la Moufle )
Autour d’un auteur, d’un illustrateur ( Rascal, Malika Doray, Claude Boujon)
Autour d’un personnage (le loup, les princesses)

Le cas d’un réseau centré sur un même personnage :

L’élève doit réaliser que si un personnage est représenté sur chaque page, dans des environnements ou avec des vêtements différents, c’est le même. On construit dans ce cas la permanence du personnage (Petit Ours, Tchoupi, Trotro…). Il est important en PS de construire des séries où on retrouve le même personnage (Tony Ross) .

C’est à partir de la MS que le parcours de lecture peut intégrer des facettes différentes d’un même personnage. On va déconstruire un stéréotype après avoir construit une représentation stéréotypée (Plouf Patatras ou Mademoiselle-sauve-qui-peut de Philippe Corentin qui présentent un loup gentil, idiot ou ayant peur d’une petite fille)

En GS, on travaille sur la lecture des classiques comme les contes qui vont constituer le patrimoine littéraire et culturel de l’élève et servira de base à la compréhension de nombreux albums au cycle 2 et références littéraires au cycle 3.

Edumoov propose une séquence de PS sur le stéréotype du loup avec le loup qui est méchant.

Il est bien sûr important de mettre les élèves au contact des livres mais cela ne suffit pas. C’est par le parcours construit par l’enseignant que vont se créer des apprentissages.

Comment analyser un album ?

Chaque enseignant doit se construire une grille d’analyse d’album avec des critères ciblés.

Le format (un petit format sera utilisé en individuel ou atelier), un grand format en classe entière.
La couverture (travail sur le titre, l’illustration et le repérage d’indices, émission d’hypothèses)
Le schéma narratif (comment se déroule l’histoire ? avec un problème puis résolution, par schéma répétitif,)
Le temps : la narration progressive, rupture temporelle, anticipation
L’espace : lieux décrits, déplacements des personnages
Système des personnages : interactions entre chacun qui évoluent ou non.

Afin de choisir des livres adaptés à l’âge des élèves, la liste d’ouvrages éditée par le ministère est très riche et diversifiée.

Vous trouverez aussi un article portant sur le TOP 5 d’albums utilisables au cycle 2 pouvant servir de point de départ à une mise en réseau.

Comment mettre en mémoire les réseaux ?

Pour qu’il y ait mémorisation et stabilisation des apprentissages il faut une trace écrite :

Des affichages qui seront la mémoire écrite de la classe. Le titre avec une photocopie d’une page peut servir de mémoire et sera évolutif au fur et à mesure de la découverte du réseau.

Le panneau sera un support pour les séances de langage oral qui permettra de parler du physique, du caractère des personnages et de leurs intentions.

Des couvertures rangées en deux colonnes (loup gentil, loup méchant)
Des boites à histoire (contenant les marottes qui pourront être utilisées en autonomie par les élèves). La classe de Tibiscuit propose sur le même système un sac à histoire sur une mise en réseau autour de Christian Voltz.
Bien entendu, des livres accessibles par tous au coin bibliothèque de la classe.

Un parcours M@gistere est proposé sur le site de Canopé portant sur les enjeux et l’analyse d’albums jeunesse du point de vu de l’enseignant.

Durant la scolarité, il sera important de faire acquérir par ces mises en réseau une double posture à l’élève :

Une posture d’identification à un des personnages. L’élève s’engagera affectivement dans l’histoire en se « prenant au jeu »
Une posture critique dans laquelle l’élève est capable de donner son avis sur l’histoire et lui dire ce qu’il lui a plu ou déplu.

Pour aller plus loin et poursuivre après la maternelle, je vous conseille la lecture de l’article intitulé Donner le goût de l’aventure par la lecture en ce1 qui propose d’autres formes de lectures comme le bingo lecture ou des ressources numériques.

Caroline, conseillère pédagogique

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