La recette d'une bonne séance ?
Tout d'abord éviter ces deux écueils : faire une ''logorrhée verbale'' où seul le maître travaille devant des élèves immobiles et passifs, plus récepteurs qu'acteurs. Et improviser : un minimum d'anticipation s'impose, ce qui ne signifie pas qu'en cours de séance on ne saisira pas l'opportunité d'une réponse, une réflexion d'élève (trame de variance). La préparation n'est pas un '' carcan rigide.''
Deux principes : Chasser l'implicite par l'exposition maximale de ses intentions et respecter les trois temps successifs d'une séance, quelle que soit sa nature ( découverte, entraînement, projet, évaluation …) et quel que soit l’âge des élèves auxquels elle s’adresse.
En maternelle
En maternelle, rien ne sert de créer des temps trop longs. Pour être efficace, il est important de modifier le rythme des séances. Je vous renvoie à ce sujet à l’article suivant portant sur la journée type en maternelle.
La séance de motricité est quotidienne, elle nécessite d’être structurée. Pour cela, il faut garder deux objectifs en tête lors de la structuration de sa séance :
- L’activité motrice doit être privilégiée et que le temps d’activité langagière ne se fasse pas au détriment de l’activité motrice.
-le temps de pratique de chaque élève doit être réel et ne pas se résumer à 3 ou 4 min d’activité seulement (hors consignes, hors attente de passage ou jeux à élimination).
Une fois cela en tête, je vous invite à organiser votre séance sur une même trame. En maternelle, l’élève a besoin d’être rassuré donc de fonctionner avec des repères ou des rituels. Votre module doit proposer différentes phases, toutes structurées sur la même trame d’une séance à l’autre.
- Une situation qui fera entrer l’élève dans l’activité : cela peut être une situation problème en début de séquence ou une situation de recherche permettant de repérer où en est l’élève.
- Une situation pour apprendre : des variantes de la situation initiale sont proposées pour aider l’élève à mettre en place des gestes et des règles d’actions visant à le faire progresser. Les élèves doivent connaitre les critères de réussite, l’enseignant étaye en amenant si besoin une différenciation par le matériel ou les consignes.
- Des situations de réinvestissement : les règles découvertes sont réemployées dans d’autres situations. Durant cette phase l’enseignant évalue les acquis.
- En fin de séance, un temps calme est à prévoir avec des petits exercices de relaxation. Le rythme cardiaque de l’élève redescend et marque une transition claire entre la séance d’activité physique et le retour en classe ou le départ en recréation. Le site Dessine-moi une histoire propose des cartes liées à une posture qui peut être utilisée en relaxation en fin de séance. Fiche de prep propose ses méthodes avec des affiches de météo intérieure à exploiter en maternelle.
Des exemples types
- Sur Edumoov, une séquence sur le lancer très complète est proposée avec des situations évolutives partant du lancer d'objet à lancer loin et viser en passant par des jeux permettant de réinvestir le geste acquis dans d’autres conditions.
- Pour une meilleur vue d’ensemble Canopé propose un m@gistere sur la conception d’une séance pédagogique en prenant en compte les aspects langagiers, moteurs et spatiaux d’élèves de cycle 1.
En élémentaire
En élémentaire, en dehors de l’ EPS, les séances doivent être structurées de la même manière :
Dans le cadre d’une séance d’apprentissage, on peut organiser cela en trois phases :
- Une phase de mise en situation :
Dès le début, on explique clairement aux élèves pourquoi cette activité, ce qu’ils vont apprendre. Cette phase essentielle permet aux élèves de se situer dans une évolution des progrès et savoir sur quoi se baser et vers quoi arriver. Les élèves scolaires adhéreront toujours au projet, mais ce sont les élèves plus réfractaires, ayant du mal à faire plaisir à l’enseignante ou aux parents qui sont les premiers concernés, cela peut les aider à mettre du sens.
- Une phase d’activité
Elle peut se subdiviser avec faire agir et faire réagir les élèves. Pour cela, la consigne doit être claire, sans implicite et reformulée par les élèves. On ne pense pas assez à éliminer l’implicite des consignes. C’est l’adulte qui a préparé la séance qui énonce la consigne. Il a donc les tenant et les aboutissants en tête. Se mettre à la place de l’élève qui ne maîtrise pas toutes les compétences permet d’anticiper et d’éviter tout implicite. Ensuite, ce sont les critères de réussite et surtout le temps imparti à donner pour l’activité. La classe de Smilly propose un outil magique, le time timer qui permet aux élèves de visualiser le temps restant. Durant l’activité, l’enseignant assure l’étayage ou observe les élèves pour mieux préparer les séances suivantes.
- Une phase de synthèse
Un bilan s’impose, en relation avec l’objectif annoncé, y compris pour constater avec les élèves qu’il est ou non atteint. Cela peut prendre la forme d’une affiche, d’une trace écrite. Cette phase de correction et mise ne commun ne doit pas excéder la phase de recherche au risque de perdre les élèves.
L'académie de Grenoble propose un PDF qui détaille également le rôle de l'enseignant.
Une séance de réinvestissement
Dans ce cadre il ne faut pas oublier au départ, une phase de rappel pour réactualiser les connaissances de la séance précédente.
Le rythme et les variations de modalité (groupe, binôme, écrit, oral) vont permettre de développer la concentration des élèves. En complément, l’explication du Blog de chat noir sur l’excellente méthode Attentix permet de développer l’attention en classe.
Alors pour donner des repères à vos élève, l’important c’est pas le planter de bâton, c’est la structuration !
Pour retrouver les liens mentionnés, c’est par ici !
Caroline, conseillère pédagogique
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