1/Les difficultés des élèves face aux textes :
La conférence de consensus du CNESCO de 2016 indique que 39% des élèves sont en difficulté à la sortie de l’école primaire : cela signifie qu’ils ne sont pas en capacité d’identifier le sujet principal d’un texte, de comprendre des informations implicites et de lier deux informations explicites séparées dans le texte. Les difficultés peuvent porter sur différentes compétences qui soutiennent l’activité de compréhension :
-les procédures de décodage
-les types de traitement nécessairement à l’œuvre dans la lecture
-le contrôle de l’activité
-les stratégies déployées
Cette ressource d’accompagnement EDUSCOL liste les principales difficultés des élèves mais aussi les moyens de remédiation et de différenciation.
2/ L’omniprésence des questionnaires de lecture
Bien souvent la compréhension est travaillée par les questionnaires. Si cela est peut-être un outil ce n’est pas le seul pour vérifier la compréhension. Les élèves vont employer des stratégies pour répondre aux questionnaires et cela ne témoigne pas vraiment de leur bonne compréhension.
Bien souvent un repérage superficiel ou un prélèvement des mots de la question en comparaison avec le texte original permet aux élèves de répondre à la question. Les procédures efficaces sont à amener en cycle 3 lorsque les élèves sont de bons lecteurs et peuvent être en situation de difficulté face à des textes plus « résistants ».
Il faut progressivement amener l’élève à réunir les informations pour trouver la réponse ou les inférences, c’est à dire le raisonnement à partir des informations du texte et de ses connaissances pour déduire la réponse. Il faut donc synthétiser diverses informations ou déduire en utilisant ses connaissances personnelles. Cela fait partie d’un réel enseignement qu’il convient de mener en compréhension de lecture.
Ce lien vers le site de Melimélune permet d’avoir une liste d’articles théoriques mais facilement accessibles portant sur la compréhension et les stratégies de lecture .
3/ Un enseignement structuré, systématique et explicite des stratégies
Venue du Canada où elle est très développée, la pédagogie explicite passe par la verbalisation des stratégies par l’enseignant. Afin de l‘imaginer, nous pouvons parler de la technique du maçon, trois briques pour construire sa compréhension.
-1er brique : étayage et supervision de l’enseignant (c’est le modelage, l’enseignant guide en disant : je me demande où se passe l’histoire, qui sont les personnages…)
-2e brique : pratique guidée. L’enseignant et les élèves coopèrent pour savoir quelle stratégie adopter.
-3e brique : entrainement. C’est la phase durant laquelle les élèves intègrent leurs stratégies à leur bagage cognitif personnel afin de la rendre flexible et disponible dans d’autres situations.
La classe de Mallory propose ainsi sur cette trame le système DECLIC utilisé dans sa classe avec une petite leçon sur une stratégie précise via une présentation de l’objectif, une phase de modelage, une phase de pratique guidée et une phase de pratique autonome.
4/ Des outils au quotidien
Pour intégrer ces stratégies de compréhension aux séances de lecture, il est possible de s’appuyer sur ces outils
-Lector et Lectrix de Retz, le grand frère de Lectorino, lectorinette et de Narramus. L’objectif de cet ouvrage est de faire comprendre à tous les élèves que la compréhension est le fruit d’un travail, qu’elle exige un effort conscient à la portée de tous.
-je lis, je comprends : ce logiciel de l’Académie de Poitiers permet de travailler la compréhension des élèves en lecture en travaillant sur les tâches suivantes: reformuler, synthétiser. Le site Loustics propose une exploitation de cette méthode
La compréhension n’est pas seulement la somme du déchiffrage de tous les mots : elle repose sur un processus actif dans lequel l’élève doit se sentir engagé et responsable. C’est par ce biais que viendra l’envie de lire.
Caroline, conseillère pédagogique
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1 Août 2019 - Mysou ¶